Sous l’impulsion de son directeur artistique Julien Favreau, la compagnie poursuit avec éclat sa volonté d’allier transmission et innovation. La soirée s’est ouverte avec OSKAR, création du duo de chorégraphes Riva&Repele. Accueillie avec une attention vibrante, l’œuvre a séduit par sa poésie délicate, son univers théâtral et la sensibilité de son portrait d’un clown en quête de sens. Interprétant le rôle-titre, Oscar Eduardo Chacón a livré une performance d’une justesse remarquable, oscillant entre fragilité, humour et mélancolie. Portée par la musique de Chostakovitch et Brahms, la chorégraphie a conquis les spectateurs.
La création suivante, Real Love d’Andonis Foniadakis, a électrisé le public. Inspirée de ses années 90 au Presbytère, lorsque jeune danseur il se forgeait entre fougue et apprentissage, la pièce pulse d’une énergie vibrante portée par la musique du groupe britannique Depeche Mode. Très technique et écrite sur pointes, elle allie élégance classique et fluidité incisive. Cette création met en scène des danseuses au corps ciselé, dont l’expression de la féminité et de la sensualité donne naissance à des pas de deux d’une intensité saisissante. Accueillie par une fervente ovation, Real Love s’impose comme une célébration fulgurante de la jeunesse, du mouvement et du désir d’aimer.
En clôture, la compagnie a rendu un hommage très attendu à son fondateur avec L’Oiseau de Feu de Maurice Béjart, présenté pour la première fois à Lausanne dans sa version originale. Ce chef-d’œuvre d’une puissance symbolique rare — lutte, mort, renaissance — a profondément touché les 1600 spectateurs présents. Interprétant le rôle de l’Oiseau, Hideo Kishimoto a repris ce rôle emblématique avec une virtuosité et une sensibilité remarquable, alliant maîtrise technique et intensité artistique. Le final, sublimé par l’entrée des « petits oiseaux » entourant le Phénix, a provoqué un moment d’émotion intense.
Ovations debout, émotion palpable et ferveur du public ont marqué cette première soirée, confirmant l’attachement du public au Béjart Ballet Lausanne et la force d’un programme où tradition et création dialoguent avec une rare intensité.
Cette nouvelle série s’annonce d’ores et déjà comme l’un des temps forts de la saison pour les amoureux de la danse et les fidèles de la compagnie — il reste encore quelques derniers billets pour vivre ce programme exceptionnel.
Cette fonction a été désactivée