Du 16 au 21 décembre, la compagnie a affirmé avec force une identité en mouvement, conjuguant l’héritage de Maurice Béjart à une ouverture résolue vers la création contemporaine.
Avec cette programmation mêlant une œuvre emblématique du répertoire et deux créations audacieuses, le directeur artistique Julien Favreau a signé une proposition artistique, saluée pour sa cohérence et sa vitalité. Le journal 24 Heures évoque « deux créations décoiffantes » qui « propulsent nettement le Ballet dans l’univers de la danse d’aujourd’hui », affirmant une nouvelle fois la capacité de la compagnie à explorer de nouveaux territoires tout en restant fidèle à son ADN.
La soirée s’ouvrait avec OSKAR, création du duo Riva&Repele, décrite comme une œuvre où « la puissance et la grâce » cohabitent. Porté par la musique de Chostakovitch, le personnage du clown, interprété par Oscar Eduardo Chacón, évoluait entre poésie et vertige intérieur. Face à ses limites et à ses peurs, ce personnage solitaire se retrouve entouré et porté par l’ensemble des danseurs, donnant corps à ses tourments et à ses rêves. Ce ballet a profondément marqué les spectateurs, séduits par une chorégraphie à la fois vigoureuse et délicatement poétique.
Après l’entracte, Real Love d’Andonis Foniadakis faisait basculer la scène dans une abstraction incandescente. Sur les rythmes de Depeche Mode, la pièce déployait, selon 24 Heures, « un maelstrom de corps sautant et tournoyant », révélant un Béjart Ballet Lausanne « affûté, au mieux de sa forme ». Écrite sur pointes, la chorégraphie mettait particulièrement en lumière la virtuosité et l’engagement des danseuses, dont la précision technique, la vitesse fulgurante et l’endurance impressionnante dessinaient une architecture de lignes, de trajectoires et de pulsations. Sans narration ni décor, cette danse extrêmement physique a laissé le public « le souffle coupé ».
Pour clore chaque soirée, L’Oiseau de Feu de Maurice Béjart rappelait avec éclat la puissance intemporelle de ce chef-d’œuvre, offrant un final d’une intensité intacte. Présenté pour la première fois à Lausanne dans sa version originale, le ballet confirmait, soir après soir, l’éclat et la modernité de l’écriture béjartienne. Dans le rôle de l’Oiseau pour cette dernière, Konosuke Takeoka a marqué les esprits par une interprétation d’une grande finesse, alliant virtuosité technique et profonde sensibilité artistique, avant un final d’une forte charge émotionnelle.
Fidèle à sa mission de transmission, le Béjart Ballet Lausanne a également proposé, le 18 décembre, une représentation dédiée aux scolaires de Lausanne et à plusieurs écoles de danse du canton de Vaud. La salle comble, a offert à un jeune public l’opportunité de découvrir la danse et l’univers de Béjart au plus près de la scène.
Entre créations contemporaines et répertoire fondateur, cette série de spectacles marque une étape majeure dans le parcours artistique de la compagnie. En 2026, le Béjart Ballet Lausanne se prépare à une importante tournée, avec notamment sept Zéniths en France et cinq représentations à La Seine Musicale à Paris ainsi que d’autres tournées internationales majeures. La compagnie retrouvera également son public lausannois du 11 au 15 juin avec un programme 100 % Béjart pour présenter La Route de la Soie, dont la billetterie est d’ores et déjà ouverte.
Cette fonction a été désactivée