1 mai 2023

L’autre chant de la danse en répétitions

L'autre chant de la danse © BBL - Gregory Batardon

Pour la première fois depuis la création du BBL, une chorégraphe invitée compose l’intégralité du nouveau programme

C’est une Première dans l’Histoire du Béjart Ballet Lausanne créé en 1987 : l’artiste invitée, la chorégraphe Yuka Oishi, va proposer l’entier d’un programme du BBL. Conviée par Gil Roman, l’ex-soliste du Ballet de Hambourg prépare L’autre chant de la danse en première mondiale, d’après le livre éponyme de Maurice Béjart, avec la compagnie. Une création réglée sur l’intégrale de la Symphonie n°3 de Mahler, à découvrir du 16 au 21 juin au Théâtre de Beaulieu.

Depuis un mois, Yuka Oishi compose avec la compagnie L’autre chant de la danse dans le studio de la compagnie à Lausanne. On retient son souffle ; la concentration des danseuses et danseurs est à son comble, les gestes patiemment réglés sur la Symphonie n°3 de Mahler qui emplit la salle de répétition. Le moment est unique : pour la première fois de son histoire, le Béjart Ballet Lausanne offre l’intégralité d’un programme à un chorégraphe invité, en l’occurrence une chorégraphe : « Une artiste talentueuse et généreuse que je suis depuis longtemps », confie le directeur artistique du BBL Gil Roman, admiratif. Du 16 au 21 juin prochain à Beaulieu, L’autre chant de la danse sera l’unique ballet au répertoire de la compagnie.

Le temps file, la date de la première mondiale au Théâtre de Beaulieu se rapproche ; tout devra être en place le 16 juin. S’atteler à la chorégraphie d’un ballet sur un tel monument musical n’est pas une promenade de santé. Le point de départ de cette création, la deuxième de Yuka Oishi pour le Béjart Ballet Lausanne après 空Ku en 2018, est le livre éponyme de Maurice Béjart, publié en 1974, et épuisé depuis. « Maurice Béjart a commencé la rédaction de L’autre chant de la danse en 1972, dans un petit appartement à Bruxelles où il dirigeait alors son Ballet du XXe Siècle. C’est un ouvrage très dense, traversé de questionnements sur sa propre existence, sur la religion, les luttes qu’il a menées dans sa vie, ses prises de conscience et, surtout, son amour de la danse. »

Elle dit : « Je sens que ma mission de créateur est de tisser des liens, et de transmettre le passé, le présent et le futur. » Dans son livre au style resté unique dans sa bibliographie, Maurice Béjart témoigne des rêves qui le traversent et nourrissent son esprit, des rêves qui ont fait écho chez Yuka Oishi : « À travers cette création, je cherche à exprimer par la danse les différentes émotions qui surgissent en chacun de nous, les différentes formes d’amour et la lumière de l’âme : invisibles à l’œil qui existent toujours. »